( Mouais... )
Iléa déambulait parmi les étalages débordants de bijoux, de livres et autres babioles qui faisaient le bonheur des habitants d’Ewalhin
L’air, chargé de cris braillards, perçait ses tympans et lui faisait mal à la tête ; mais elle s’était promis de s’acheter un nouveau poignard, aussi elle continuait son chemin tortueux entre les commerçants.
Elle s’amusa à s’imaginer que la foule était obstacle, et qu’elle devait éviter les étals dispersés sur les trottoirs. La jeune femme esquiva d’un mouvement de hanches un homme rebondi qui marchandait avec un commerçant, se coula le long d’un perchoir à perroquets qui tombait et rejoignit enfin en quelques sauts légers la boutique de poignards.
Un vieil homme se tenait derrière le comptoir, occupé à aiguiser les armes brillantes.
Elle se pencha sur la vitre et évalua d’un coup d’œil scrutateur les poignards affilés.
Ils semblaient tous aussi parfaits les uns que les autres et elle hésitait : lequel choisir ?
Iléa sentit tout à coup le poids d’un regard sur son front et releva prestement la tête.
Le vendeur la dévisageait d’un air curieux, peut-être étonné de la présence d’une jeune fille dans une boutique de couteaux.
Elle en profita pour lui poser une question :
« Pouvez - vous ouvrir la vitrine ? J’aimerais soupeser les poignards… »
Un sourire appréciateur souleva les deux coins de la bouche de l’homme, qui s’exécuta.
Elle en avait extrait une arme légère, dont le fil fin et aiguisé, lui serait utile dans l’un de ces coupes gorges dans lesquels elle avait la fâcheuse manie de se fourrer.
Dénuée de fioritures inutiles, elle lui convenait parfaitement et reflétait son caractère déterminé, tranchant mais simple.
Elle donna l’argent au commerçant et tourna les talons, se dirigeant vers son appartement.
Perdue dans ses pensées, elle ne faisait plus attention aux badauds qui se pressaient autour d’elle et ne vit pas le jeune homme qui courait tête baissée, sans regarder où il allait.
BAM !« Eh ! Mais tu pourrais pas faire attention ? » s’exclama un garçon, furieux.
Sans trop comprendre pourquoi ni comment, elle se retrouva par terre, à masser vigoureusement son crâne endolori.
Elle leva les yeux vers le jeune homme penché au dessus d’elle.
Grand, brun, la peau hâlée par le soleil, elle aurait pu le trouver beau si sa bouche n’avait été tordue dans un agaçant rictus d’arrogance.
Comment osait-il retourner la situation ?
Agacée, elle haussa lentement le sourcil.
« Premièrement, je n’accepte pas que tu me parles ainsi ; je respecte les autres et j’attends une attitude similaire de leur part.
Deuxièmement, c’est ta faute si nous nous sommes percutés ; tu courais à toute vitesse en ignorant la foule.
Ce devrait être à moi de me plaindre.
J’exige des excuses", martela-t-elle.
Elle y était peut-être allée un peu fort. Kaïo, à ses côtés, l’avertit prudemment.
Il s’avançait vers elle d’un pas menaçant, vibrant de colère mais ne daignant pas lui répondre.
Iléa releva ses cheveux d’un chignon lâche et examina les alentours. Un petit attroupement se formait progressivement autour d’eux, masquant toute issue de secours possible.
Cependant, elle n’avait pas l’intention de fuir.
Au contraire.
La situation avait basculé ; l’homme n’était plus un simple passant, mais son adversaire.
Un sourire sans joie durcit ses lèvres tandis qu’elle se relevait, confiante, et lui faisait face d’un mouvement fluide.
Poignard à la main.
( tu savais que Loïs est le nom de mon cousin ? x) J'adoooore ce nom!!!
)